Aurélie Lemille, sous son nom d’artiste Aurellll, est une artiste plasticienne réunionnaise. Pétillante, Aurellll a son Univers bien à elle : le Vivant, le Féminin Sacré, la Nature Réunionnaise…
Dans son atelier situé au Maniron à l’Etang-Salé-Les Hauts, Aurellll donne des cours d’arts plastiques. Elle expose régulièrement son travail tout en invitant d’autres artistes à la rejoindre !
Rencontre avec une artiste souriante et emplie de ressources.
Qui es-tu Aurélie ?
Je m’appelle Aurélie Lemille et mon nom d’artiste c’est Aurellll avec 4 l.
Et pourquoi 4 l ?
Parce que dans mes prénom et nom, il y a 4 l.
Qu’est ce qui t’a amené à devenir artiste ?
C’était comme une évidence, je n’ai jamais rien fait d’autre que ça. Depuis que je suis gamine, j’ai toujours peint, dessiné, découpé. Je ne me suis pas posée la question.
Quel est ton parcours d’artiste ?
J’ai commencé au Lycée Ambroise Vollard en Arts Appliquées à Saint-Pierre. J’ai fait l’École Boulle HESAM à Paris en expression visuelle, option espaces de communication. C’est de la pub en volume. J’ai ensuite fait les Arts Décoratifs à Paris. Et là, c’était peinture, mosaïque, fresque, sérigraphie, sculpture. Et après, j’ai fait les Beaux-Arts à Barcelone, et là c’était sérigraphie, gravure, photo, peinture.
Pourquoi avoir choisi de t’orienter vers différentes techniques ?
Parce que j’aime bien toutes les techniques, j’aime bien être polyvalente et apprendre.
Depuis combien de temps es-tu installée en tant qu’artiste à La Réunion ?
Je suis revenue en 2006. J’étais partie pendant 8 ans pour faire mes études et pour voyager. J’ai officiellement ouvert mon atelier en 2009 à l’Étang Salé. Cela fait 14 ans à peu près.
Tu me dis que tu as voyagé, quelles sont les expériences que tu en retires ?
De rencontrer le monde, d’autres personnes, d’autres artistes, d’autres paysages, d’autres influences, d’autres inspirations.
Est-ce que tu peux m’en dire plus là-dessus ?
Je vois que je réagis en fonction du lieu dans lequel je suis. Par exemple, à Paris ou à Barcelone, j’ai fait des toiles beaucoup plus sombres ou plutôt urbaines. J’ai travaillé sur les murs. J’ai fait une expo intitulée « Les murs parlent ». C’était tous les graffitis ou les murs qui s’écaillent. J’ai fait ça aussi pas mal en Espagne, dans le sud de la France où on voit un peu toutes les peintures qui s’effritent. J’ai pris beaucoup de photos et j’ai fait toute une série de peintures, et de la sérigraphie aussi. Depuis que je suis revenue à La Réunion, je travaille beaucoup plus sur les végétaux, sur le côté nature, la terre, le magma, le volcan. A chaque fois que je suis dans un lieu, c’est le lieu qui m’inspire, selon ce qu’il y a autour dans l’environnement.
La Réunion, qu’est-ce qu’elle t’apporte en tant qu’artiste ?
Je trouve que c’est très lumineux, il y a ce côté lumineux qu’il n’y a pas forcément ailleurs. Et toutes les couleurs, les verts, les dégradés de vert, les bleus. Cela ressort pas mal. Je fais beaucoup de contrastes de couleurs entre les bleus vert et les orange, rose, rouge. Je travaille beaucoup sur le contraste et je trouve qu’ici les couleurs sont très contrastées.
Est-ce que tu peux me décrire ton Univers ?
Il est sur le Vivant. Que ce soit minéral, végétal, animal, humain. Ce n’est plus trop reconnaissable en fait entre chaque règne. J’aime bien tout mélanger : le côté humain, végétal, par exemple, les racines, ça devient des veines ou des branchages vus de dessous dans l’obscurité, ça peut être très varié au niveau des formes. C’est plutôt abstrait dans le fond et plutôt figuratif en premier plan. Je mélange un peu les deux. Quand on est loin, cela semble être une toile plutôt abstraite et quand on se rapproche, on voit des détails apparaître.
Pourquoi avoir choisi de représenter le Vivant ?
Parce que tout ce qui vit m’inspire et m’intéresse. Tout ce qui bouge, comme l’évolution des éléments entre la naissance, le présent et la mort. L’élément évolue, se dégrade, change de forme. C’est tout ce passage-là qui m’intéresse, et quand on va à l’intérieur des choses. Quand je représente les cellules ou les organes ou les os, c’est ce qui existe mais qu’on ne voit pas. Donc j’essaie de rentrer à l’intérieur de la matière, comme si que j’ai une petite caméra et je rentre dans les vaisseaux, dans les cellules, en mode microscope. Par exemple, pour les fonds marins, c’est pareil, c’est tout ce qui existe, toutes les créatures des Abysses par exemple, qui existent mais qu’on ne voit pas forcément. Ce sont des machines qui sont allées à 600 m de profondeur pour aller prendre des photos, etc. Donc, à chaque fois, c’est ça, j’aime bien montrer ce qu’on ne voit pas et qu’on imagine plutôt.
Quelles sont tes représentations les plus fréquentes ?
Là, c’était beaucoup sur l’utérus, sur le corps de la femme, sur ce côté féminin, sur le sein aussi, de valoriser la femme, la déesse.
Je pars des petites Vénus préhistoriques jusqu’à la femme d’aujourd’hui pour soulever un peu les tabous de la représentation de la femme, même liée à la sexualité, etc.
L’utérus, c’est là où stagne un peu toutes les mémoires des ancêtres et donc c’est lié aussi à faire des nettoyages, des guérisons sur sa lignée, sur soi, sur sa mère, sur sa grand-mère, sur son arrière-grand-mère, travailler sur sa lignée de femmes, etc.
Au début c’était totalement inconscient et au fur et à mesure, cela fait 6 ans que je travaille sur l’utérus et je vois qu’il y a un tout un truc un peu derrière de transgénérationnel où je dois passer par là pour avancer dans ma vie de femme tout simplement.
C’est beaucoup lié à ce que je vis dans ma vie aussi. Ce n’est pas uniquement l’environnement, c’est aussi soi, ce qu’on vit, les expériences qu’on fait, les rencontre qu’on fait etc…
Quelles sont tes inspirations ?
C’est la nature, tout ce qui est Vivant. Et après, plus dans le détail, ça va dépendre du lieu où je me situe mais j’aime bien me renseigner sur les espèces végétales qui existent. Donc là, on est à La Réunion, et je travaille sur les fleurs tropicales. En métropole, par exemple, en Dordogne, j’ai fait des résidences où j’ai travaillé avec des espèces de là-bas : les marrons, les pins, après ça peut être varié. En Italie, ça va être le laurier, la tomate, le piment. Je m’inspire un peu de ce que je trouve dans l’environnement par rapport aux végétaux et tout ça.
Quel est le regard que tu portes sur le monde d’aujourd’hui ?
(Rires ) Que ce n’est pas évident de trouver sa place en tant qu’artiste dans ce monde.
Qu’est-ce que tu voudrais ?
Continuer à voyager, exposer partout dans le monde et (rire) continuer de vivre de mes créations.
Si tu avais un ou deux mots pour définir ta peinture, ton expression artistique, qu’est-ce que ça serait ?
Il y a coloriste, car je travaille beaucoup la couleur. Après, je ne pourrais pas dire que je fasse soit de l’abstrait, soit du figuratif, c’est un peu un mélange des deux. Ces derniers temps, c’était beaucoup sur le féminin. J’aime bien toucher à tout, que ce soit du volume, de la gravure, de la sérigraphie, de la broderie, de la peinture, du collage, des installations. Je trouve que je n’ai pas un style très défini. Je suis assez polyvalente et polytechnique.
Comment naît un projet artistique chez Aurellll ? Quand tu peins ou tu dessines, par quoi tu passes pour t’inspirer ?
Par exemple, pour la dernière exposition, appelée « Voyages Initiatiques » c’était par rapport à ce que j’ai vécu, des passages de la vie.
J’ai fait pas mal de soins énergétiques, des méditations, des visualisations. Mon travail de création a repris beaucoup de ce que j’ai vu pendant les séances.
J’ai pris des notes. Il y a eu des animaux totems qui sont arrivés, parce qu’il y a eu des soins chamaniques, ou, il y a eu une toile où il y a eu Isis avec l’aigle qui arrive.
Le Ara, le perroquet, aussi, comme si que les animaux totems aidaient à prendre du recul ou qu’ils offraient une espèce de protection.
Les Abysses avec les méduses, ou la baleine, comme si qu’on passait du monde de l’air au monde sous-marin. Il y a eu toute une séance où je voyais mon cœur que je devais récupérer.
C’est tout un peu abstrait mais finalement de le visualiser et le reproduire après, cela fait comme si que cela prolongeait la guérison, de ce processus, en fait.
Tout ce que je décris était vraiment beaucoup lié à la dernière exposition : « Voyages Initiatiques » et moi cela m’a guéri, car j’ai fait 22 tableaux en un mois et demi, jour et nuit. J’en avais vraiment besoin, cela faisait longtemps que je n’avais pas autant créé et c’était nécessaire à un moment donné.
En fait, pour moi, cela me sert beaucoup comme thérapie. Quand j’ai présenté mon expo, les gens me disaient que ça leur faisait aussi du bien, donc c’est marrant car c’était totalement involontaire ou inconscient, mais ça fonctionne comme ça : ça me fait du bien à moi et j’arrive à faire du bien aux autres. C’est chouette, c’est que le processus continue, il continue aussi chez les autres.
Les thèmes sur les cristaux, sur les personnages de la Déesse, et puis ce travail sur le féminin, je trouve que ça touche beaucoup les femmes qui ont des traumas à guérir. Cela étant, l’inspiration vient aussi dans les rêves, il y a des images qui arrivent, je prends des notes. Il y a beaucoup de symboles, c’est très symbolique ce que je fais. Il y a beaucoup de symboles qui apparaissent dans les rêves ou dans les méditations et après, j’essaie de les retranscrire, de les retravailler. Comme si que c’était quelque chose à retravailler pour avancer dans la vie, pour passer des étapes, d’où le titre, « Voyages initiatiques »
As-tu envie de rajouter quelque chose ?
J’ai mon atelier qui a changé de place, je suis au Maniron et j’accueille des gens pour des initiations à l’Art plastique et à la gravure . Je fais des expositions sur place, soit monographiques, soit collectives, soit pour d’autres artistes. Le lieu est ouvert à d’autres événements, plus musicaux ou événementiel ou spirituel.
Comment fait-on pour te contacter ?
- Site Internet : Aurellll’Art
- Page Facebook : « Atelier Aurellll Art»
- Mon Instagram : « Aurellll 974 »
- Par mail : aurellllart@gmail.com
- Par téléphone : 06 92 41 28 70
- Adresse de l’atelier Aurellll’Art : 16 chemin du maniron 97427 Étang Salé les Hauts – La Réunion
Si vous avez envie d’exposer chez Aurellll, contactez-là, elle vous inclura dans sa programmation.
Salima Cosadia est la fondatrice d’ “Un Autre Regard Sur Notre Monde”.
Passionnée par les technologies de l’information et de la communication, elle en fait son métier. Aujourd’hui, elle accompagne les entreprises dans le domaine de la veille de l’information et la stratégie de contenu.
Sa fibre humaniste conjuguée à sa passion du monde digital la conduit tout naturellement à créer ce média “Un autre regard sur notre monde” qui valorise les initiatives pour la Terre et le mieux-être humain.
Sa fibre humaniste l’a aussi amenée à vivre un parcours de sophrologue caycédienne. Dans ce cadre, elle améliore la qualité de vie de ses clients au quotidien qui sont aussi bien des particuliers, des entreprises, des créatifs (artistes, écrivains…), des sportifs, à La Réunion et dans le monde.
